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mercredi 3 septembre 2014

Prendre le train en marche.

Je regarde autour de moi.
Plus rien ne bouge...
Ma maison tout entière est figée.

Aucun bruit, a part ceux de mes oiseaux.
J'ai beau mettre de la musique, ouvrir mes fenêtre pour entendre les bruits de la ville... Ce silence m'angoisse.

Ou sont mes bébés ?

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Il ne reste d'eux que leurs biberons vides restés sur le canapé. Leurs pyjamas encore chauds, par terre dans la salle de bain.
Les petites voitures d'Enzo qui trainent dans le séjour, comme s'il allait arriver d'un instant a l'autre pour jouer avec.
Les Petshop de Lilou qui trônent sur l'accoudoir du canapé. Ils regardent la porte d'entrée. Un signe ? Eux aussi, ils attendent qu'elle revienne...

Jamais je n'aurai pu imaginer être aussi seule. Vouloir autant entendre du bruit, des cris, des rires... Les voir se battre a mes jambes pour savoir qui d'eux aura le plus "de moi" pour le câlin....

Et je suis seule.

Mes yeux me piquent. Je sens un torrent de larmes. Il ne coule pas. Et je ne sais pas pourquoi... Mais lorsqu'il va commencer a se déverser sur mes joues, il aura bien du mal a s’arrêter.

Que font ils, la bas ? Est ce que les autres sont gentils avec eux ? Est ce qu'ils s'amusent ? Est ce que je leur manque ?

Mon cœur de maman a mal...

Je n'étais pas encore prête. Il était trop tôt. Et on ne m'a pas laisser le choix... Et pourtant, c'est ainsi que va se passer le reste de ma - de leur, de nôtre - vie. Je les déposerai quelques part. D'autres personnes s'en occuperons. Et je les récupèrerai. Je ne saurai pas grand chose. Ils vivront de grandes choses, mais pas avec moi. Ils apprendrons des tas de choses, mais pas avec moi...

Les larmes commencent a couler sur mes joues.

Je ne peux plus faire marche arrière. Je ne peux plus revenir a ces moments qui n'appartenaient qu'a nous. Ces moments juste entre nous 3. Ces moments ou rien n'avaient d'importance, a part nos câlins, nos rires... Maintenant, nous avons mis les deux pieds dans cet engrenage infernal. Se réveiller, se dépêcher. Que j'ai mal de tirer mes petits anges de leurs sommeils le matin... Ne plus prendre le temps. Ne plus s'attarder sur des choses sans importance. Prendre le train en marche, et rentrer dans sa case...

Cette vie, je ne l'attendais pas. Je ne la voulais pas. Nous ne sommes plus libre. Nous sommes dépendant... Dépendant de ce système, qui nous impose un mode de vie qui ne nous convient pas.

Il n'y a pas de remède a mon mal. Il faut juste que je rentre dans ma putain de case...

4 commentaires:

  1. C'est drôle, j'ai ressenti les mêmes choses que toi, la même fatalité, jusqu'à ce que je me réveille l'année dernière et que je réalise que non, rien ne m'oblige à rentrer dans le système. Des alternatives il en existe. Des tas de gens gèrent leur vie comme ils l'entendent. L'école est obligatoire à partir de 6 ans. Soit! on peut faire l'école à la maison tranquilou à son rythme. Pour ne citer que seul exemple. Se soumettre au système c'est perdre sa liberté, c'est mourir à petits feux. C'est mon point de vue mais je voulais juste te rassurer, la fatalité n'existe que si on la choisit. On peut aussi choisir et aimer que le système s'occupe de nos enfants à notre place, ça soulage, et c'est bien tant que ça reste un choix assumé. De tout coeur avec toi.

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  2. Je comprends ta diabolisation de l'école à un si jeune âge, mais en même temps, mes enfants ont besoin de sociabilisation. Il te faut prendre le rythme de cette petite case dans laquelle tu ne veux pas entrer. Tes enfants vont découvrir autre chose, mais leur cœur sera toujours à toi. Les insignifiances de la vie existeront toujours. Il y aura toujours ces moments rien qu'à vous, mais d'une autre manière. Quand j'ai mis mon Chacha à l'école, je me suis dit qu'il avait besoin de ce passage pour s'autonomiser. Je ne cautionne pas le système bourrage de crane de l'éducation nationale, mais entre ce qu'il apprend à l'école et ce qu'on apprend à la maison, il y a bien des différences. Mon Chacha n'aime pas l'école. Je n'aime pas le tirer du lit l'hiver pour l'emmener à l'école dans le froid et la pluie. Mais quand il revient de l'école, il est content, parce qu'il y a Maman qui l'attend chaque soir à la grille de l'école. Il rentre, il goûte, et j'ai droit à mes câlins. La seule que je regrette cette année, c'est l'école du mercredi. Adieu les matins câlins du mercredi juste tous les deux. C'est triste, mais l'amour est la plus belle chose qui existe et c'est vers toi que leur cœur revient chaque jour, n'en doute jamais! Bisou à ton petit cœur de Maman <3

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  3. Comme je te comprends Manue, je vais vivre la meme chose d'ici quelques mois, pour nosu la rentrée a été repousser parcequ'on arrive pas a le rendre propre... (c'est un autre combat )
    Mais je comprends ce que tu ressens parceque c'est ce que je crains de ressentir quand il va falloir que je le pose a l'ecole, et que je parte travailler. Un autre rythme, une nouvelle vie. On a toujours été tous les trois. (pas de creche, moi a mi temps et l'homme etudiant) Mais depuis mai, beaucoup de changements pour nous, on rentre dans la case du "metro boulo dodo".
    Si tu as envie de parler, parceque ta journée est trop lourde en silence, tu sais ou me trouver, sms, facebook, je peux etre la si tu en as envie.

    Et comme l'a dit Yellow Tricycle au dessus, ils reviendront toujours a toi, ils peuvent s'epanouir ailleurs, et je pense que tout enfant a besoin de ca, mais tu restes leur maman, et ca, le systeme ne le changera et ne te remplacera jamais.

    Je te fais de gros bisous a ton coeur de maman.

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  4. Arf la douleur d'un coeur de maman ...
    L'école n'est obligatoire qu'a partir de 6 ans tu sais :) Mais en même temps Lilou à l'air de tellement s'y plaire ^^ Tu peux aussi envisager la scolarisation à domicile, il y a des tas de blogs, articles, ect sur le net, tu y trouveras peut-être LA méthode qui te conviendra :)
    Pourtant comme je sens que c'est toi et pas Lilou qui a un soucis avec ce rythme scolaire et ce silence, je ne pense pas que ce sera la bonne solution pour elle... je sais combien tu déteste être séparée d'elle, mais même si elle s'envole un peu d'elle même pendant les heures de classe elle reviendra toujours au nid :) (oui tu as bien lu je te compare à un nid, merci Choubi pour les métaphores...)
    Et puis au pire, si le silence est trop dur, je suis dispo pour skyper hein ;)
    Bizoux !!!

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