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mardi 23 octobre 2012

J'avais 5 ans.



J'ai longtemps eu peur de mettre des mots sur ce qu'il m'a fait. J'ai longtemps essayer de brouiller ces images de ma mémoire. J'ai voulu oublier.


Mais une phrase m'a fait replonger. Une seule.

"D'habitude, il ne supporte pas les enfants, mais aujourd'hui, il a pas lâché ta fille !".

Et la, comme une claque dans ma gueule, tout m'a éclaté a la figure. L'odeur de la chambre, la lueur de la lampe de chevet, et ce silence qu'il voulait que je maintienne.

J'avais cinq ans. 

Pour je ne sais quelle raison, lui et moi avions du dormir dans le même lit. Il avait 13 ans.

Je sais maintenant qu'a cet age, on se demande ce que c'est. Ce que ça fait. On se fait des choses avec les mains, mais ce n'est pas pareil.

Alors il m'a forcé. Il m'a salit de ses mains. Il m'a salit la bouche.

Il m'a dit de ne rien dire. Et j'ai obéis.

****

"il a pas lâché ta fille !"... Je ne supporterai pas que cet abomination mette ses mains dégueulasses sur ma fille.

Y pensez me plonge dans une rage incontrôlable.

Y pensez me donne la nausée.


Lui, c'est mon cousin. Un être abjecte que je maudit aujourd'hui. Qu'on me force a voir pour les fêtes. Qui me vole mon père depuis des années.

Ma famille se demande pourquoi j'ai tant de haine envers lui. Mais si ils savaient...

Et comme je ne veux pas être celle qui aura ruiné la famille, je ne dirai rien.

Quand je le vois, je me demande si lui s'en souviens. Si il a des remords. Si il culpabilise. Si il stress a l'idée que je puisse le dire.

Lorsque il se penche sur moi pour me faire la bise, j'ai toujours ce mouvement de recul. Je ne veux aucun contact physique avec lui. Il me salirai a nouveau.

****

J'ai un profond désir d'aller mieux. Mais aller mieux passe par cette libération.
Alors comment faire pour ne pas pourrir de l'intérieur avec ça ? Comment réussir a avoir une vie intime épanouie lorsque ces images me hantent ?


Je ne veux pas qu'on me plaigne. Je veux juste être conseillé. Je n'en ai parler qu'a mon homme, personne d'autre n'a été mis au courant de cette histoire... Je tremble a l'idée de publier cet article. J'ai la peur au ventre... Je voulais le publier dans la rubrique A. Nonyme du Monde de Mère Geek, mais je préfère avoir vos avis a vous, mes lecteurs.

8 commentaires:

  1. Et bah dis donc... C'est le jour aujourd'hui... Pour ma part, selon mon avis, j'en parlerais quand même, quitte à faire exploser la famille comme tu dis, au moins qu'il paie, si ce n'est pas au pénal, ça sera au tribunal de famille... maintenant je ne suis pas à ta place, j'ignore ton histoire, alors ce ne sont que des suggestions...

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  2. je suis absolument du même avis que Kloug maman ses choses la ne doivent pas rester secrète !!!

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  3. C'est très courageux de ta part, d'avoir réussi à mettre des mots sur ta souffrance et de nous en avoir parlé. Comme les autres, je pense qu'il est nécessaire d'en parler au moins à tes parents, afin qu'ils comprennent pourquoi tu refuses de le voir à nouveau, et pourquoi tu as cette aversion, depuis des années. Pour ce qui est de la justice, je ne sais même pas s'il peut encore être condamné...

    Concernant la réaction de ta famille, si elle implose ça n'est pas de ta faute, ce n'est pas toi qui a fait quelque chose de mal. Quand j'étais ado, un "ami" de mes parents m'a fait subir des attouchements. Dès que c'est arrivé, je suis allée le dire à mes parents, avant d'avoir peur d'avoir halluciné tout ça ou de me demander si je n'avais pas mes parts de tord. J'étais choquée ; mes parents sont restés de marbre (rien de grave en somme, je me suis juste un peu fait "tripoter"), et cet "ami" est revenu à la maison. Il n'a jamais été question d'aller déposer plainte. Alors à chaque fois qu'il venait, je me terrais dans ma chambre et passais pour une ado conne. Sauf que pendant des années, si je me trouvais toute seule dans un ascenseur ou une voiture avec un homme, j'avais une peur viscérale, des sueurs froides et des tremblements. ça a cassé quelque chose dans la relation avec mes parents, parce que je me suis sentie abandonnée, et moins que rien.

    Si je te raconte ça, c'est pour que tu saches que la réaction des proches n'est pas forcément compatissante, ou telle que tu l'espères (je ne te le souhaite pas, attention !) ; ça n'enlève en rien que tu as été victime de cette personne, et que tu veux en protéger tes enfants. Si tu as la force d'en parler aujourd'hui, c'est probablement que tu n'as pas envie qu'ils vivent ce calvaire, ni toi de vivre dans la peur que ça leur arrive.

    Courage... <3

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  4. C'est marrant (enfin non mais...) je me rend compte que depuis des années, j'ai un profond malaise lorsque je suis seule avec un/des homme(s). Toujours un mouvement de recul. Jamais confiance. Toujours peur. De quoi j'en sais rien, mais du coup ca m'éclaire un peu...
    Je pense aussi que le fait que je ne sois pas super épanouie dans ma vie intime doit venir de ca. C'est triste pour mon homme, car lui me respecte et me protège. Il n'a rien fait pour mérité ca.

    Je ne veux pas éclater la famille, t'facon on va partir d'ici et laisser ton mes horribles souvenir la. Je peux pas faire ca... Je me sentirai honteuse devant mes parents...

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  5. Et tes parents sont étranges quand même... ma fille me dit que quelqu'un a voulu la "tripoté", je crois que je deviens lionne. Rien ne m’arrêterai. Je comprend pas pourquoi ils n'ont rien fait...
    Comment as tu fais pour te reconstruire après ça ?

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  6. On est pas une famille qui se parle, qui se dit les choses. On me prendra surement pour une menteuse, puisque mon "cousin" est le petit protégé de mon père, fils de sa seule et unique soeur, avec qui il est très fusionnel.
    Tu visualise ? Je peux pas faire ca...

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  7. Je veux pas casser la famille. Je veux juste un "remède" pour virer ca de ma mémoire...

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  8. Tu n'as pas à te sentir honteuse de quoi que ce soit. Ou coupable d'une quelconque manière. Tu avais 5 ans, il a abusé de toi et t'as demandé de te taire, quel autre choix avais-tu ??? J'ai peur de mal formuler cette phrase, mais j'espère que tu as été la seule à être victime de lui, parce qu'il faut protéger ta fille, et à vrai dire ça m'inquiète beaucoup, parce qu'un tel comportement... Je ne sais pas si tu as été un cas isolé... Tes souvenirs ne s'effaceront pas pour autant en partant, malheureusement. Et en attendant, tu dois subir sa présence...

    Je ne sais pas si ça fera imploser ta famille. Pour moi ça a été un révélateur. Tu sais ce qu'on dit, "on ne choisit pas sa famille..." ; s'ils choisissent de refuser de te croire (car il s'agit bien de ça, tu n'as jamais mentionné que tu leur imposais de couper tout contact avec ton cousin, c'est toi qui ne veut plus le voir), ça signifie peut-être qu'il faut passer à autre chose avec tes parents. D'un côté, je comprends tout à fait que tu n'aies pas envie de bouleverser vos relations, et aborder ce sujet douloureux, répondre à leur questions... Mais tu n'as pas à subir cette souffrance au quotidien.

    En ce qui me concerne, je ne sais pas pourquoi mes parents ont réagi comme ça. J'espère que si malheureusement je me retrouvais dans la même position un jour, j'agirais autrement. Je ne sais pas si je me suis vraiment reconstruite... Je pense même plutôt qu'il faudra que j'aille consulter un psy un de ces jours, quand j'en aurais le courage... Peut-être que devenir mère me fera sauter ce pas, d'ailleurs... J'ai eu une famille où certaines choses étaient considérées comme normales, alors qu'en réalité elles ne l'étaient pas. Ma seule "issue" a été de prendre mon mal en patience (maison isolée à la campagne, aucun moyen de transport, pas d'argent de poche...) jusqu'à mes 18 ans. ça a cassé quelque chose, je sais que mes parents seront là au niveau financier, mais pas forcément pour le reste, et ça m'a permis d'une certaine manière de pouvoir vivre sans leur être attachée plus que ça, et partir à l'autre bout du pays. On s'appelle, on n'est pas fâchés, mais par exemple le fait qu'ils passent Noël seuls ne me culpabilise pas. Ce n'est pas une punition, mais je suis devenue égoïste, d'une certaine manière, parce que je dois me protéger. C'est triste.

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